La Libre Belgique
14.08.06 Une enquete de plusieus années -
artikel over de immobilien fraude van het Ahrom en de repercuties naar Knokke-Heist en de kust.
Une enquête de plusieurs années?
P.G.
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Y a-t-il eu corruption de la municipalité de Knokke-Heist par la Compagnie du Zoute. Cette affaire pèsera-t-elle sur le prochain scrutin communal? Une chose semble sûre, au sortir des vacances judiciaires et d'ici au 8 octobre, on n'en saura pas beaucoup plus. Selon le conseiller communal d'opposition Stefaan Van de Wal (de la liste R@@k), «l'enquête risque de durer quelques années avant d'aboutir», car si Knokke-Heist est la plus visible, elle est loin d'être la seule commune concernée.
Au départ de l'affaire, l'arrestation début mars par un juge d'instruction brugeois de 6 fonctionnaires de l'administration flamande. Les six - quatre de l'Arohm (Logement, aménagement du territoire et environnement) et deux de l'Aminal (Nature et environnement) - sont accusés de corruption passive par le parquet de Bruges: ils auraient accordé des avis favorables à des projets immobiliers, en échange de sommes d'argent et de repas dans des restaurants de luxe. Selon nos confrères du «Standaard», la pratique serait courante en Flandre occidentale, où de nombreux services administratifs fonctionneraient encore «comme de vieilles baronnies du CVP».
Après quelques semaines, des noms de corrupteurs actifs supposés commencent à tomber, et avec eux des noms de communes dans l'oeil du cyclone. D'abord Wielsbeke, dont l'ancien bourgmestre, Noël Demeulenaere, est arrêté le 6 avril. Egalement président de l'entreprise textile Beaulieu, Noël Demeulenaere est accusé d'avoir servi d'intermédiaire entre des entreprises et des particuliers d'une part, et des fonctionnaires de l'Arohm d'autre part, en vue d'accélérer l'obtention de permis de bâtir.
Mais lorsque le parquet brugeois annonce le 16 mai l'arrestation de Marc Verhaeghe, secrétaire communal de Knokke-Heist (pour corruption passive), et celle de Georges Jacobs, directeur général de la Compagnie du Zoute (pour corruption active), l'affaire prend immédiatement une autre ampleur.
Les deux hommes resteront en détention un mois, après quoi ils seront libérés sous conditions: interdiction de quitter le pays et de rentrer en contact avec les autres protagonistes du dossier. Georges Jacobs aurait avoué avoir versé des sommes d'argent à des fonctionnaires d'Arohm et Aminal, mais aussi à Marc Verhaeghe. Ce dernier, par contre, maintient qu'il est innocent. Mais c'est alors Léopold Lippens, le bourgmestre de Knokke-Heist, qui est en ligne de mire. La Compagnie du Zoute, dirigée par Maurice Lippens, le frère du bourgmestre, est un acteur clé de l'immobilier à Knokke. Pour Stefaan Van de Wal, «Georges Jacobs est le bras gauche de Léopold Lippens et Marc Verhaeghe son bras droit. Il est impensable que le bourgmestre n'ait pas été au courant de leurs agissements, même si chacun a droit à la présomption d'innocence».
Certaines sources, citées par l'hebdomadaire «Knack», accusent la Compagnie du Zoute de fonctionner à l'envers: «Normalement, une société immobilière consulte d'abord les PPA avant d'acheter un terrain. La Compagnie du Zoute commence par acheter des terrains, puis elle conçoit un projet et finalement elle fait modifier les PPA existants. Cela s'est passé comme cela pour l'hôtel la «Réserve» et pour le casino». Une pratique d'ailleurs usitée par d'autres promoteurs, à la côte et ailleurs.
Quoi qu'il en soit, dès le 23 mai, la Compagnie du Zoute a décidé de mettre fin à sa collaboration avec Georges Jacobs. Cet agent immobilier anversois avait été engagé en 1988 et sa société Belimco était liée à la Compagnie du Zoute par un contrat de collaboration.
© La Libre Belgique 2006